Grégoire Lecomte, acteur raté, se retrouve impliqué dans un meurtre orchestré par la mafia quand il est confondu avec un tueur à gages, dont il est chargé du nouveau contrat : tuer à l'aide de la pointe d'un parapluie un riche industriel.
TELERAMA
Sexisme, homophobie, racisme… Revoir “Le Coup du parapluie” après #MeToo est un exercice cruel. Reste le talent de Pierre Richard.
Accompagné de son « imprésario », un comédien raté croit enfin voir sa carrière décoller. Mais à la place du rôle de ses rêves, un personnage de tueur à gages dans un film policier, il se retrouve sans le savoir engagé par la mafia pour éliminer un riche industriel… L’arme du crime ? Un parapluie dont la pointe rétractable est imbibée de poison.
Quand on a grandi dans les années 1980, revoir Le Coup du parapluie après #MeToo est un exercice cruel. De quoi envoyer valdinguer vos éclats de rire d’enfant au rayon « ricanements rances et gênants ». Dans cette pénible pochade policière où les portes claquent comme au boulevard, le sexisme, l’homophobie et le racisme piquent les yeux et les oreilles à chaque scène ou presque. Volage, Grégoire Lecomte est victime de la jalousie de Josyane, sa pervenche de maîtresse qui a lancé toutes les contractuelles de Paris à ses trousses. Il se demande tout haut si son personnage travaille pour des « bamboulas » juste avant d’occire par accident l’un de ses poursuivants surnommé « la folle »…
L’année 1980 a beau correspondre au début de la fin de la carrière de Gérard Oury, le génial fabricant de comédies populaires, de La Grande Vadrouille (1966) aux Aventures de Rabbi Jacob (1973), c’est moins son manque d’inspiration qui frappe ici que la révolution des représentations opérée en quarante ans.
Reste Pierre Richard, le talent burlesque du génie comique made in la France de Giscard. Même au beau milieu du désastre, celui qui réhabilita tous les gaffeurs de la terre parvient à tirer son épingle du jeu. Il est chimiquement impossible de résister à sa danse du parapluie.