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mercredi 13 novembre 2024 - 10h25rech / rep
@ricoeur0

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(taille reelle)
Paul RICOEUR ()
Né à Valence en 1913, d’un père qui mourra peu après sur un champ de bataille de la première guerre mondiale, de culture chrétienne protestante, se voulant philosophe et chrétien, et non philosophe chrétien, entré en philosophie sous l’impulsion de son professeur de terminale, puis lui-même plus tard professeur dans un lycée cévenole, en des terres de forte tradition protestante, Ricoeur entamera sa carrière universitaire par une thèse sur le volontaire et l’involontaire et un poste à l’université de Strasbourg. Professeur à Nanterre, il sera porté par les évènements à en prendre la charge de Doyen lorsqu’éclatent les évènements de Mai 1968 dont la tourmente le conduira à un repli sur Louvain et sur une forme d’exil à Chicago. Là, il se confrontera au courant américain de la philosophie analytique qu’il participera ensuite à son tour à faire découvrir en Europe, en particulier dans son séminaire devenu célèbre de la rue Parmentier.

Sur une philosophie réflexive de tradition française, il greffera ainsi tout un pan en lien avec la tradition herméneutique allemande de travail sur l’explication, sur l’interprétation guidant vers une meilleure compréhension du réel. Parmi ces recherches d’interprétation, il se confrontera aussi bien aux thèmes du symbolisme qu’à ceux de la psychanalyse. La rencontre avec la philosophie analytique anglo-saxonne, au travers de ses exigences argumentatives, ses exigences de précision, son souci d’une description quasi chirurgicale des modalités du penser et de l’agir humain, vient ainsi compléter un parcours de méthode.

Tout au long de cette démarche, Ricoeur cherchera à inclure sa réflexion dans la réalité d’un monde dont le sujet humain demeure la pièce centrale. Ainsi de son implication dans le débat sur le politique, sur la place de l’homme et celle des institutions qu’il se donne. Ainsi de son débat avec les tenants de l’époque d’un structuralisme qu’il voit comme trop peu soucieux de la place de l’homme dans le jeu immense des équilibres et des mouvements des « structures » dans lesquelles il baigne. Ainsi de sa réflexion sur le temps, tant à son échelle d’enjeu de la mémoire ou de l’oubli qu’à celle de support de l’Histoire et de son expression en termes d’élaboration de récits.