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samedi 06 juillet 2024 - 16h00rech / rep
02-soleilinbinoche1

02-soleilinbinoche1
(taille reelle)
lecture dans le train ()

Discrètement, elle est entrée et s'est assise face à moi près de la fenêtre

Le train roulait depuis près d'une heure en direction de Marseille, le soleil n'était pas encore très haut. Le train s'était arrêté pour une courte pause dans une des innombrables gares qui jalonnent la ligne du bord de mer. Les voyageurs cherchaient leur place. Discrètement, elle est entrée et s'est assise face à moi près de la fenêtre.
Je posais mon livre, la couverture en évidence. La jeune femme ne put s'empêcher d'y jeter un rapide coup d'œil puis détourna son regard et s'absorba dans la contemplation muette du défilement monotone des champs de vignes. Elle me présentait son profil, je l'observais avec une arrogance indiscrète.
Elle semblait âgée d’une trentaine d'années. Elle semblait faite d'une quantité de contrastes qui la rendaient à la fois distante et attirante.
Les traits de son visage avaient une certaine dureté, mais la douceur de son regard me la rendait si désirable. Elle portait une jupe faite d'un tissu clair et léger qui lui couvrait sagement la moitié des genoux. Sous son chemisier blanc, lâchement boutonné, je devinais une poitrine troublante, que j’imaginais libre de toute contrainte. Cette femme dégageait à la fois une expression d'austérité et de sensualité réservée qui, à cet instant, la rendait très attirante à mes yeux.
Je la détaillais ainsi depuis près d'une minute, sans me rendre compte de la grossièreté de mon insistance. Elle tourna vers moi son visage et posant de nouveau son regard vers la couverture de mon livre me dit :
— Moi aussi, j'ai aimé ce livre ...
Je ne m'attendais pas à une approche aussi directe de sa part. Elle me fixait avec un joli sourire ironique.
— J'aimerai bien en parler avec vous ...
Cette femme que je ne connaissais pas, et qui m'attirait terriblement m'entretenait d'un livre qu'elle avait aimé. Je me sentais pris à défaut comme un petit garçon que l'on a surpris au mauvais moment.
— Vous allez jusqu'où ?
— Marmande...
— Moi je descends plus loin, à Agen ...
Elle me regarda avec des yeux à me faire fondre. Affectueusement, elle posa sa main sur mon genou en precisant sa pensée,
— Nous avons un peu de temps vous ne pensez pas ?
A ce moment, je m'approchai pour tenter un baiser. Mais ce n'était pas cela qu'elle désirait.
— Attendez !
Tout en continuant à me fixer des yeux, elle se leva et tira les rideaux, nous isolant ainsi des regards du couloir. La suite ...
....
Elle était maintenant là, contre moi, tissu frais et léger, laissant filtrer l'odeur du désir, mêlant inquiétude et impatience… fragrance excitant les sens. La journée de juin était chaude. Les habits déjà se froissaient, les peaux s'irritaient, l'impatience devenait violence, de peur de devoir renoncer au plaisir entrevu. J'ai alors fermé ses yeux, calmé mon souffle, apaisé mon agitation anxieuse. J'ai juste laissé balader mes doigts et mes lèvres, dans une découverte tendre ... Puis, ensuite, ont été défaits, un à un, lentement et tranquillement, les petits boutons de sa chemise légère, s'ouvrant sur sa peau douce et chaude d'envie. Mes mains sous le fin tissu ont exploré, poursuivant leur chemin, nos corps se sont tendus de désir, de dialogues, de caresses, correspondance muette, lecture de l'envie de l'autre ... accord. Puis les habits ont glissé, nos bouches, nos doigts, nos corps se sont emmêlés, rattrapés par un plaisir intense, trop vite transformé en souvenir d'une première fois dont nous savions qu'elle serait aussi la dernière.
....
Nous nous sommes quittés 50 minutes plus tard à Agen, satisfaits, comblés et heureux ,