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LES FILLES DU DOCTEUR MARCH, Greta Gerwig (saga)@@@   (voir la video)




Pendant la guerre de Sécession, dans le Massachusetts, Mme March et ses quatre filles, Jo, Beth, Amy et Meg tentent de se débrouiller tandis que leur père combat au front.

TELERAMA
’une major du cinéma américain produise aujour­d’hui ce remake des Quatre Filles du docteur March (déjà adapté trois fois) suggère une féminisation possible de Holly­wood : non seulement il s’agit d’héroïnes, mais la réalisation revient, cette fois, à une femme. D’un autre côté, difficile de prêter à cette histoire (publiée à partir de 1868 par Louisa May Alcott) une grande modernité. Les filles y restent dans l’attente plus ou moins avouée du prince charmant (pour trois sœurs sur quatre), et la mère, dans l’attente du père, parti au loin, là où le devoir l’appelle…

Greta Gerwig fut l’égérie gracieuse et gauche d’un renouveau du cinéma indépendant new-yorkais (Frances Ha, de Noah Baumbach, en 2012). Elle est ensuite devenue une réalisatrice en vue, avec Lady Bird (2017), portrait sensible d’une adolescente en révolte. Ici, face au matériau suranné du récit, elle en reste à un sage classicisme dans sa mise en scène. Son apport, son dépoussiérage tiennent tout entiers à sa direction d’acteurs, et plus encore au choix de ses interprètes. Aucune faute de goût dans ce générique scintillant et très à la page, des invitées prestigieuses aux jeunes stars en puissance. Meryl Streep joue de bon cœur la vieille tante féroce. Laura Dern (la mère) semble s’étonner de savoir si bien incarner la bonté inconditionnelle. Une génération en dessous, Emma Watson (Meg) et Florence Pugh (Amy) excellent et Louis Garrel (le prince charmant pauvre), s’amuse élégamment. Mais rien n’égale les pres­tations habitées de Timothée Chalamet (le prince charmant riche) et de Saoirse Ronan (Jo, la fille écrivaine). Lui demeure à la hauteur romantique de ses grands rôles dans Call me by your name et Un jour de pluie à New York. Elle, intense, parvient à troubler la joliesse ambiante, comme si son personnage, le plus émancipé de la famille, lui conférait une respon­sabilité supérieure.