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berlioz (hector) - requiem 1837 (1837)

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Le Requiem ou plus exactement la Grande Messe des morts (opus 5) H. 75, d'Hector Berlioz (1803–1869) a été composé en 1837. Cette partition est l'une des œuvres les plus connues du musicien en raison de son énorme effectif orchestral de bois et de cuivres comprenant quatre ensembles de cuivres antiphoniques placés dans les coins de la scène. L’œuvre dure environ 90 minutes et tire son texte de la messe latine traditionnelle de Requiem.
Adrien de Gasparin, ministre de l’Intérieur français, voulait remettre au goût la musique religieuse. Il décida donc de financer chaque année un compositeur pour l’écriture d’une messe ou d’un oratoire de grande dimension. Le ministre commença en 1837 avec Berlioz en lui demandant de composer une messe de Requiem en mémoire des soldats de la Révolution de juillet 1830.
Berlioz, voulant composer une œuvre avec une grande orchestration, a accepté avec joie cette demande : « Le texte du Requiem était pour moi une proie dès longtemps convoitée, qu’on me livrait enfin, et sur laquelle je me jetai avec une sorte de fureur ».
La représentation initialement prévue pour la commémoration de la révolution de 1830 fut annulée et la première eut finalement lieu lors d’un service funèbre pour les soldats morts lors de la prise de Constantine. Berlioz avait pour habitude de diriger ses œuvres mais on lui imposa de prendre François-Antoine Habeneck, avec qui il était brouillé, comme chef d’orchestre1.

La première, qui obtint un grand succès, fut donc dirigée par Habeneck le 5 décembre 1837 dans l’Église des Invalides pour les obsèques du général Charles-Marie Denys de Damrémont. Selon les mémoires de Berlioz, à l’arrivée d’un moment critique du Tuba mirum, « Habeneck baisse son bâton, tire tranquillement sa tabatière et se met à prendre une prise de tabac » ; Berlioz se rua sur le podium pour diriger sauvant ainsi le concert d’un désastre. Cette anecdote est jugée peu crédible par de nombreux commentateurs. Il s'agit toutefois de commentateurs postérieurs, qui n'étaient pas des contemporains ni de Berlioz ni du concert. Il est ainsi des témoins d'époque qui ont attesté l'incident : Charles Hallé et Eugène de Mirecourt. Il y aurait aussi le témoignage de Julien Tiersot, l'un des plus sérieux biographes de Berlioz au début du xxe siècle. David Cairns ne conteste d'ailleurs pas l'incident lorsqu'il dit : « incident attesté par des témoins indépendants » et il ajoute en note : « Je spécule en situant l'incident à la répétition générale publique plutôt qu'à la cérémonie elle-même, car je suppose qu'un musicien relativement peu connu comme Hallé aurait plutôt assisté à la générale qu'à cette grandiose manifestation, parmi tous ces hauts personnages ».

Berlioz a dédié son Requiem à Gasparin. Il tenait le Requiem au premier rang de toutes ses œuvres et a écrit « Si j’étais menacé de voir brûler mon œuvre entier, moins une partition, c’est pour la Messe des morts que je demanderais grâce ».