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LA CHAMBRE DU FILS Nanni Moretti 2001, Nanni Moretti, Jasmine Trinca (middle)@@ ()

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LA CHAMBRE DU FILS Nanni Moretti 2001, Nanni Moretti, Jasmine Trinca (middle)@@ ()    (agrandir)


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Dans une ville portuaire du nord de l'Italie, Giovanni, psychanalyste, vit harmonieusement entre sa femme Paola, éditrice, leurs deux enfants adolescents, Irene et Andrea, et ses patients. Un matin, il est convoqué par le proviseur d'Andrea.

TELERAMA
C'est une famille unie, comme on dit, jusqu’à l’irruption d’une tragédie : la mort accidentelle du fils. Ce moment fatidique est retardé, différé le plus loin possible, jusqu’au mitan exact du film. Or, tout se passe comme si l’avant contenait l’après, comme si des signes imperceptibles d’alerte, de drame imminent se glissaient insidieusement. Qui sait si cet « avant » n’est pas un long flash-back ? Celui d’un père hanté par un sentiment de culpabilité et taraudé par le besoin de faire défiler les jours anciens, de revenir en arrière pour tenter de déjouer le destin. Il semble en tout cas que ces images d’avant, faussement neutres, aient une couleur de songe menaçant. On le réalise après coup (ou à la seconde vision, qui produit une tension recommencée). C’est aussi tout le film qui veut ça : rendre compte d’un rapport totalement perturbé, fracturé, au temps, à la paternité comme à la filiation.

Simplicité, justesse, rigueur. Modeste dans son ambition, clairement délimitée et ne reculant pas devant les scènes incontournables (la mise en bière éclipse mille scènes d’enterrement vues ailleurs), la réalisation de Moretti s’attache à des détails concrets qui font la différence. C’est bouleversant, mais sans pathos, la retenue et la pudeur attestant toujours un regard personnel. Le film donne même un incroyable sentiment d’harmonie et de fluidité. Les déplacements du père dans l’appartement, sa manière de l’arpenter, de caresser au passage les murs du bout des doigts, d’ouvrir de manière princière une à une les portes en quête d’espace comme pour sortir de chez lui (ou de lui-même) possèdent une vertu apaisante, qui se confirme dans le mouvement final, ample et étoilé, magnifique symbolique du travail de deuil.