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eels (the) - the deconstruction (pop) 2018@ (2018)

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La déconstruction a commencé,
il est temps de m’écrouler



« La déconstruction a commencé, il est temps de m’écrouler. » Il n’y a que Mark Everett, l’homme derrière Eels depuis vingt-cinq ans, pour démarrer un album ainsi. Une catastrophe annoncée ? Tout le contraire. Everett a touché le fond il y a longtemps déjà, et sa vie depuis n’a été qu’un prodigieux exercice de reconstruction sur des ­décombres, compensant la désolation, la solitude et la violente perte de proches qui l’ont affecté en se soignant par la chanson. Remontant régulièrement à la surface, chassant sa tendre désillusion par une aptitude à apprécier les consolations de la vie (le soleil, l’amour, un donut !), et bien sûr les bienfaits d’un rock d’auteur racé (Neil Young, en particulier).
Si sa discographie — douze albums au compteur — a déjà connu quelques sommets (Blinking Lights and other revelations et le dernier, The Cautio­nary Tales of Mark Oliver Everett), il paraît désormais à l’abri de publier un disque médiocre. La petite musique intérieure qu’il nous livre, ce rock intimiste capable, à l’instar de sa voix de doux écorché, de surprenantes bourrasques, et ses textes à la fois positifs et pince-sans-rire de joyeux dépressif (« tu te rendras en corbillard à la fête à laquelle tu espérais ne jamais être convié », sur Rusty Pipes) possèdent un charme râpeux et une fluidité qui perdurent tout au long de The Deconstruction. Everett, par ailleurs diacre à ses heures, histoire de célébrer de temps à autre un mariage, déroule son prê­che très personnel, que l’on suit com­me la nouvelle saison d’une série de qualité qui parviendrait, dans la cons­tance, à entretenir un changement très discret dans la continuité.

Hugo Cassavetti (Telerama)

The deconstruction has begun
Time for me to fall apart
And if you think that it was rough
I tell you nothing changes
Till you start to break it down
And break apart
I'll break apart
I'll break apart
Right now it's going to start
I'll break apart
The reconstruction will begin
Only when there's nothing left
But little pieces on the floor
They're made of what I was
Before I had to break it down
And break apart
I'll break apart
I'll break apart
Right now it's going to start
I'll break apart
And every block you've built on
It's going to come right out
And break apart
I'll break apart
I'll break apart
Right now it's going to start
I'll break apart
Right now it's going to start
I'll break apart
I'll break apart
I'll break apart

Paroliers : Mark O. Everett / Kelly Logsdon