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compagnons de la chanson avec edith piaf - les trois cloches (chansonfr) 1945@ (1945)

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Village au fond de la vallée
Comme égaré, presqu'ignoré
Voici qu'en la nuit étoilée
Un nouveau-né nous est donné



La chanson décrit le passage du temps, rythmé par les sonneries des cloches d'un village, annonçant les grands événements de la vie : naissance, mariage et mort.
Les Trois Cloches est une chanson écrite par Jean Villard (dit Gilles) en 1939 et rendue célèbre après la guerre par Édith Piaf. La chanson est créée à Radio-Lausanne le 18 novembre 1939 dans le cadre de l’émission La chanson inédite de Gilles du samedi-soir ; elle est créée par Marie-Louise Rochat, et non par Gilles, qui estimait ne pas avoir la voix qu’il fallait. Puis la chanson dort dans ses tiroirs jusqu’au jour de 1945 où Édith Piaf est de passage en son cabaret du Coup de Soleil à Lausanne, et lui réclame une chanson pour son répertoire ; à tout hasard, Gilles lui chante Les trois cloches ; enthousiasmée, Piaf adopte la chanson et, soutenue par Jean Cocteau, reçoit le concours de la nouvelle formation des Compagnons de la chanson.

L'œuvre fait l'objet d'un arrangement dû à Marc Herrand, le premier directeur musical de cette formation, qui s'est rendu célèbre dans le domaine de l'harmonie en « voulant peindre les voix » jusqu'à leur donner l'apparence d'instruments. La chanson, présentée au public le 11 mai 1946, a été enregistrée en juin, et aussitôt reprise par les radios de divers pays et vendue à plus d’un million d’exemplaires.

Dans la foulée, une mémorable tournée la fit connaître aux États-Unis, où elle devint un standard sous le titre de The Three Bells. Les paroles anglaises furent écrites par Bert Reisfeld (en) et elle a notamment été enregistré en 1951 par les Sœurs Andrews avec l'orchestre de Gordon Jenkins. Sur l'autre face du disque, les chanteuses et le chef d'orchestre enregistrent une autre chanson française qui connut un grand succès : Maître Pierre (paroles anglaises de Mitchell Parish (en)). La chanson fut reprise par Mireille Mathieu, puis bien d’autres comme Les Classels, La Compagnie créole, Jo Lemaire et même par la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, bientôt présidente de la Confédération suisse, dans une émission de la Télévision suisse romande le 19 mai 20063. Elle fut traduite en de nombreuses langues, notamment en néerlandais (enregistrée par André van Duin) ou en italien4, en portugais, en scandinave, en japonais.

les neuf Compagnons de la chanson, en 1946, « figurent le chœur antique, la voix de la communauté faisant cercle autour du nouveau-né et qui, demain, s’élargira pour lui faire place puis, un jour, se réunira à nouveau autour de son cercueil. Et toujours, « obsédante, monotone », la rassurante cloche scandée à bouche fermée par les Compagnons, tandis que s’élance au refrain, dans un saisissant contraste, la voix féminine proclamant la nouvelle à la face du monde. Le rythme particulier de croche pointée double donne à ce refrain un caractère de marche, d’hymne qui rassemble et rassérène. Le cadre villageois et montagnard, les références religieuses, la construction ternaire, close, le genre complainte des couplets renvoient à l’immuabilité d’un destin, à la pérennité d’un monde où chacun « vit sa vie » adossé à l’ancestrale tradition ».

Le « Village au fond de la vallée » de la chanson, village qu’on peut situer parmi celles des hautes montagnes du canton du Valais, a été également inspiré à Jean Villard-Gilles par celui de Baume-les-Messieurs, situé dans une reculée du Jura, où il s'est arrêté un jour, en route pour Paris6. Le personnage de Jean-François Nicot lui-même, autour duquel s'articulent les paroles, est emprunté à François Nicot (1858-1929), dont l'auteur a vu la tombe à proximité de l’église du village. Cette origine franc-comtoise de la chanson ne serait néanmoins qu'une légende inventée par un journaliste en 1970, et l'auteur lui-même aurait déclaré à son sujet : « Je ne suis jamais allé dans ce coin du Jura, j'ignore Baume et j'ai fait cette chanson par hasard chez moi sur les rives du lac Léman »



Village au fond de la vallée
Comme égaré, presqu'ignoré
Voici qu'en la nuit étoilée
Un nouveau-né nous est donné

Jean-François Nicot il se nomme
Il est joufflu, tendre et rosé
À l'église, beau petit homme
Demain tu seras baptisé

Une cloche sonne, sonne
Sa voix, d'écho en écho
Dit au monde qui s'étonne:
"C'est pour Jean-François Nicot

C'est pour accueillir une âme
Une fleur qui s'ouvre au jour
À peine, à peine une flamme
Encore faible qui réclame
Protection, tendresse, amour"

Village au fond de la vallée
Loin des chemins, loin des humains
Voici qu'après dix-neuf années
Cœur en émoi, le Jean-François
Prend pour femme la douce Elise
Blanche comme fleur de pommier
Devant Dieu, dans la vieille église
Ce jour, ils se sont mariés

Toutes les cloches sonnent, sonnent
Leurs voix, d'écho en écho
Merveilleusement couronnent
La noce à François Nicot
"Un seul cœur, une seule âme"
Dit le prêtre, "et, pour toujours
Soyez une pure flamme
Qui s'élève et qui proclame
La grandeur de votre amour"

Village au fond de la vallée
Des jours, des nuits, le temps a fui
Voici qu'en la nuit étoilée
Un c?ur s'endort, François est mort
Car toute chair est comme l'herbe
Elle est comme la fleur des champs
Epis, fruits mûrs, bouquets et gerbes
Hélas! vont en se desséchant

Une cloche sonne, sonne
Elle chante dans le vent
Obsédante et monotone
Elle redit aux vivants:
"Ne tremblez pas, c?urs fidèles
Dieu vous fera signe un jour
Vous trouverez sous son aile
Avec la vie éternelle
L'éternité de l'amour"

Paroliers : Bert Reisfeld / Jean Villard