Allons enfant de la patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé
Aux armes ... et caetera
Le chanteur a raconté qu’il voulait adapter La Marseillaise mais ne connaissant pas tous les couplets, il avait ouvert son Grand Larousse encyclopédique à la page Marseillaise découvrant qu’à partir du deuxième refrain, pour gagner de la place, il était marqué Aux armes, et cætera, ce qui lui donna alors l’idée d’un titre pour sa nouvelle chanson.
Aux armes et cætera est une chanson composée en 1979 par Serge Gainsbourg à partir de La Marseillaise sur un air de reggae. Elle fait partie de l’album du même nom.
En 1979, Serge Gainsbourg traverse une période difficile à la suite de l’insuccès de ses œuvres poétiques et a contrario de l’engouement du public pour la chanson disco Sea, Sex and Sun qu’il a bâclée. Son directeur artistique Philippe Lerichomme le convainc de réaliser un album de reggae enregistré en Jamaïque.
La voix travaillée par l'alcool, le tabac et les nuits blanches, Gainsbourg reprend dans cet album le style parlé « talk over ». Les enregistrements sont terminés en cinq jours. Comme à son habitude, Gainsbourg est entré en studio sans aucun texte écrit. La nuit avant l'enregistrement, il couche sur feuille blanche toutes les paroles.
L’impact se fait tout d’abord sur le plan musical, puisque le reggae est un genre nouveau, de surcroît en français. Puis il se fait sur un plan polémique à cause de son titre phare. Aux armes et cætera devient le premier disque d’or de sa carrière5. En quelques mois, l’album est vendu à 300 000 exemplaires. La chanson-titre, classée dans le hit-parade en avril 1979, atteint la 15e place.
Le 4 janvier 1980, alors que Serge Gainsbourg doit se produire à Strasbourg, il se résout à annuler le concert, une alerte à la bombe ayant visé l'hôtel où sont logés ses musiciens à qui il demande de repartir pour la destination suivante, Bruxelles. Gainsbourg fait le choix de se présenter seul sur le devant de la scène pour l'annoncer, sans être au courant que les premiers rangs de la salle de concert sont investis par des militaires parachutistes, qui désapprouvent la version de la Marseillaise chantée par Gainsbourg et distribuent des tracts. La situation est tendue lorsque Gainsbourg déclare : « Je suis un insoumis qui a redonné à La Marseillaise son sens initial. » Finalement, il entonne a cappella les deux premiers couplets de La Marseillaise dans sa version originale, un poing levé, et les paras se mettent tous au garde à vous pour l’hymne national. Il termine en leur adressant un bras d'honneur avant de se retirer9.
Cet évènement, relaté par les médias, participa à l’envolée des ventes de son album.
Allons enfant de la patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé
Aux armes et caetera
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils nos compagnes
Aux armes et caetera
Amour sacré de la patrie
Conduis soutiens nos bras vengeurs
Liberté liberté chérie
Combats avec tes défenseurs
Aux armes et caetera
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus