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berlioz (hector) - symphonie fantastique 1830

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Dès 1830, six ans seulement après la symphonie n° 9 de Beethoven, encore sous l'influence du Faust de Goethe qu'il venait de lire, Berlioz compose la Symphonie fantastique, op. 14, qui enthousiasme Franz Liszt.
Avec cette œuvre, Berlioz va lancer une toute nouvelle forme de « musique descriptive », appelée « musique à programme » et va avoir un écho important chez les musiciens des pays germaniques (auprès du hongrois Franz Liszt et plus tard chez l'allemand Richard Strauss). Par la suite, elle influencera la musique française (Saint-Saëns, Dukas, Franck et d'Indy).
La Symphonie fantastique op. 14 (titre original : Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties) est une œuvre d'Hector Berlioz, dédiée à Nicolas Ier de Russie et créée le 5 décembre 1830 au conservatoire de Paris, sous la direction de François-Antoine Habeneck, six ans après la neuvième symphonie de Beethoven. Composée de cinq scènes descriptives, cette œuvre, plus proche du poème symphonique que de la symphonie, fait partie d’un genre appelé musique à programme. L'exécution de l'œuvre dure 48 minutes.
Le traitement expressif de l'orchestre est sans précédent. La musique exprime alternativement la beauté (au début), l'élégance (de la scène de bal), le pastoral (les champs), les ténèbres (l'échafaud), le démoniaque (le sabbat) ; une révolution dans l'art de l'orchestration : les anciens recherchaient une musique claire et distincte et utilisaient pour cela la sonorité native des instruments, mais Berlioz ordonnait à l'orchestre de murmurer, de chanter, de crier et même de hurler. Le tempo est largo.
Par son écriture novatrice, le choix des instruments, l'originalité de leurs utilisations, l'invention de leurs combinaisons et l'audace des effets (comme l'ambitus des nuances ou la spatialisation), la Symphonie fantastique, composée six ans seulement après la 9e symphonie de Beethoven, fait du jeune Berlioz (il n'avait que vingt-sept ans) l'un des premiers maîtres de l'orchestration8 de la musique classique.

En 1827, Berlioz assista à Paris à une représentation de Hamlet de Shakespeare — bien qu'il ne comprît pas un mot d'anglais — où l'actrice irlandaise Harriet Smithson jouait le rôle d'Ophélie. À la fin du spectacle, il fut désespérément épris d'Harriet et erra toute la nuit en proie à une frustration et à un désir qui ne se démentirent pas durant les cinq années suivantes. Échouant à la séduire par ses lettres, il conçut le projet de la conquérir par sa musique : la Symphonie fantastique, basée sur un récit autobiographique (ce que Berlioz niera par la suite) et hantée par une mélodie représentant la bien-aimée et décrite comme idée fixe. Berlioz, inspiré, ne mettra que deux mois à composer la symphonie (février-mai 1830). Un travail douloureux sortant d’une période de dépression qui avait commencé six mois avant le début de la composition. En 1829 Berlioz se plaint : « Pourriez-vous me dire ce que c’est que cette puissance d’émotion, cette faculté de souffrir qui me tue ? » dans l’une de ses lettres

« Berlioz, à la chevelure ébouriffée, jouait les timbales tout en regardant l'actrice d'un visage obsédé et chaque fois que leurs yeux se rencontraient, il frappait encore d'une plus grande vigueur. »
— Heinrich Heine, Revue et gazette musicale, 4 février 18382.