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(taille reelle)
Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente,
Rêver sur mon épaule en y posant ton front ?
Viens du paisible seuil de la maison roulante
Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront. [...]

Nous marcherons ainsi ne laissant que notre ombre
Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ;
Nous nous parlerons d'eux à l'heure où tout est sombre,
Où tu te plais à suivre un chernin effacé,

A rêver, appuyée aux branches incertaines,
Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines,
Ton amour taciturne et toujours menacé.

gémir,pleurer,prier est également lâche,
fais énergiquement ta longue et lourde tache
dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
puis après, comme moi,souffre et meurt sans parler

Alfred de Vigny