La connaissance vient par les livres. La croyance par les apôtres
Gustave LEBON
Chaque personnage se reconnait à son attribut traditionnel : le livre ouvert de Jean, le rouleau de Marc, le glaive de Paul et la clé du Paradis de Pierre.
Les Quatre Apôtres, peint en 1526, est la dernière peinture de l'artiste allemand Albrecht Dürer. Il s'agit d'un diptyque de grands panneaux représentant Pierre, Jean, Paul et Marc. Destinée au conseil municipal de Nuremberg, la ville de Dürer, l'œuvre se trouve aujourd'hui à l'Alte Pinakothek de Munich. Bien que saint Marc, ne soit pas un apôtre mais un évangéliste, le titre Les Quatre Apôtres est attesté en 1538.
Johan Neudörffer, auteur des inscriptions calligraphiées et premier biographe de Dürer sur le tableau, a écrit : « on peut y reconnaître un sanguin, un colérique et un flegmatique et un mélancolique ». Le sanguin est Jean, habillé en rouge, le colérique Marc, le flegmatique Pierre et le mélancolique Paul, en blanc.
Dürer offrit le tableau au conseil municipal de Nuremberg. Il écrit dans sa lettre au conseil qu'il avait projeté depuis longtemps de faire un don de la sorte, et qu'il s'agit là de l'œuvre sur laquelle il a le plus travaillé. Elle fut accrochée dans la première salle du conseil de l'hôtel de ville.
Dürer peint ce diptyque en peine connaissance de l'art de la représentation perspective (après la publication de son Instruction sur la manière de mesurer), sur la fin de sa vie (deux ans avant sa mort), et se permet de recourir à la perspective inversée pour dimensionner les figures du fond plus grandement que celles du premier plan5 respectant le plan du relief grec, malgré des figures qui ne sont pas dans le même plan (et sur chacun des panneaux).