arpoma.com - Rep. / Data
(3 sur 5)   (liste)

25 lamentations 3

(taille reelle)
Je suis l’homme qui a vu la misère
Sous la verge de sa fureur.
Il m’a conduit, mené dans les ténèbres,
Et non dans la lumière.
Contre moi il tourne et retourne sa main
Tout le jour.
Il a fait dépérir ma chair et ma peau,
Il a brisé mes os.
Il a bâti autour de moi,
Il m’a environné de poison et de douleur.
Il me fait habiter dans les ténèbres,
Comme ceux qui sont morts dès longtemps.
Il m’a entouré d’un mur, pour que je ne sorte pas ;
Il m’a donné de pesantes chaînes.
J’ai beau crier et implorer du secours,
Il ne laisse pas accès à ma prière.
Il a fermé mon chemin avec des pierres de taille,
Il a détruit mes sentiers.
Il a été pour moi un ours en embuscade,
Un lion dans un lieu caché.
Il a détourné mes voies, il m’a déchiré,
Il m’a jeté dans la désolation.
Il a tendu son arc, et il m’a placé
Comme un but pour sa flèche.
Il a fait entrer dans mes reins
Les traits de son carquois.
Je suis pour tout mon peuple un objet de raillerie,
Chaque jour l’objet de leurs chansons.
Il m’a rassasié d’amertume,
Il m’a enivré d’absinthe.
Il a brisé mes dents avec des cailloux,
Il m’a couvert de cendre.
Tu m’as enlevé la paix ;
Je ne connais plus le bonheur.
Et j’ai dit : Ma force est perdue,
Je n’ai plus d’espérance en l’Éternel !
Quand je pense à ma détresse et à ma misère,
À l’absinthe et au poison ;
Quand mon âme s’en souvient,
Elle est abattue au dedans de moi.
Voici ce que je veux repasser en mon cœur,
Ce qui me donnera de l’espérance.
Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées,
Ses compassions ne sont pas à leur terme ;
Elles se renouvellent chaque matin.
Oh ! que ta fidélité est grande !
L’Éternel est mon partage, dit mon âme ;
C’est pourquoi je veux espérer en lui.
L’Éternel a de la bonté pour qui espère en lui,
Pour l’âme qui le cherche.
Il est bon d’attendre en silence
Le secours de l’Éternel.
Il est bon pour l’homme
De porter le joug dans sa jeunesse.
Il se tiendra solitaire et silencieux,
Parce que l’Éternel le lui impose ;
Il mettra sa bouche dans la poussière,
Sans perdre toute espérance ;
Il présentera la joue à celui qui le frappe,
Il se rassasiera d’opprobres.
Car le Seigneur
Ne rejette pas à toujours.
Mais, lorsqu’il afflige,
Il a compassion selon sa grande miséricorde ;
Car ce n’est pas volontiers qu’il humilie
Et qu’il afflige les enfants des hommes.
Quand on foule aux pieds
Tous les captifs du pays,
Quand on viole la justice humaine
À la face du Très-Haut,
Quand on fait tort à autrui dans sa cause,
Le Seigneur ne le voit-il pas ?
Qui dira qu’une chose arrive,
Sans que le Seigneur l’ait ordonnée ?
N’est-ce pas de la volonté du Très-Haut que viennent
Les maux et les biens ?
Pourquoi l’homme vivant se plaindrait-il ?
Que chacun se plaigne de ses propres péchés.
Recherchons nos voies et sondons,
Et retournons à l’Éternel ;
Élevons nos cœurs et nos mains
Vers Dieu qui est au ciel :
Nous avons péché, nous avons été rebelles !
Tu n’as point pardonné !
Tu t’es caché dans ta colère, et tu nous as poursuivis ;
Tu as tué sans miséricorde ;
Tu t’es enveloppé d’un nuage,
Pour fermer accès à la prière.
Tu nous as rendus un objet de mépris et de dédain
Au milieu des peuples.
Ils ouvrent la bouche contre nous,
Tous ceux qui sont nos ennemis.
Notre partage a été la terreur et la fosse,
Le ravage et la ruine.
Des torrents d’eau coulent de mes yeux,
À cause de la ruine de la fille de mon peuple.
Mon œil fond en larmes, sans repos,
Sans relâche,
Jusqu’à ce que l’Éternel regarde et voie
Du haut des cieux ;
Mon œil me fait souffrir,
À cause de toutes les filles de ma ville.
Ils m’ont donné la chasse comme à un oiseau,
Ceux qui sont à tort mes ennemis.
Ils ont voulu anéantir ma vie dans une fosse,
Et ils ont jeté des pierres sur moi.
Les eaux ont inondé ma tête ;
Je disais : Je suis perdu !
J’ai invoqué ton nom, ô Éternel,
Du fond de la fosse.
Tu as entendu ma voix :
Ne ferme pas l’oreille à mes soupirs, à mes cris !
Au jour où je t’ai invoqué, tu t’es approché,
Tu as dit : Ne crains pas !
Seigneur, tu as défendu la cause de mon âme,
Tu as racheté ma vie.
Éternel, tu as vu ce qu’on m’a fait souffrir :
Rends-moi justice !
Tu as vu toutes leurs vengeances,
Tous leurs complots contre moi.
Éternel, tu as entendu leurs outrages,
Tous leurs complots contre moi,
Les discours de mes adversaires, et les projets
Qu’ils formaient chaque jour contre moi.
Regarde quand ils sont assis et quand ils se lèvent :
Je suis l’objet de leurs chansons.
Tu leur donneras un salaire, ô Éternel,
Selon l’œuvre de leurs mains ;
Tu les livreras à l’endurcissement de leur cœur,
À ta malédiction contre eux ;
Tu les poursuivras dans ta colère, et tu les extermineras
De dessous les cieux, ô Éternel !