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ouvrard (gaston) - je ne suis pas bien portant (chanson comique) 1934

(taille reelle)
Gaston Ouvrard (Bergerac, 10 mars 1890 - Caussade, 26 novembre 19811), dit simplement Ouvrard, est un chanteur comique français qui connaît son apogée entre 1925 et 1935, où il grave ses plus grands succès : Elle met des chaussinnettes (1925), Je n'suis pas bien portant (1934), Les femmes au régiment (1932). Auteur-compositeur-interprète doué d'une diction tout à fait exceptionnelle, on l'entend moins au détour de la guerre
Capable de chanter sans bafouiller des paroles difficiles, il en joue et devient un des premiers chanteurs a professionnaliser la discipline. Avant lui, le grand public pouvait entonner toutes les chansons populaires sans grand problème ni de tessiture ni d'articulation.

Depuis que je suis sur la terre [militaire],
C´n´est pas rigolo. Entre nous,
Je suis d´une santé précaire,
Et je m´fais un mauvais sang fou,
J´ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés.

J´ai la rate
Qui s´dilate
J´ai le foie
Qu´est pas droit
J´ai le ventre
Qui se rentre
J´ai l´pylore
Qui s´colore
J´ai l´gésier [gosier]
Anémié
L´estomac
Bien trop bas
Et les côtes
Bien trop hautes
J´ai les hanches
Qui s´démanchent
L´épigastre
Qui s´encastre
L´abdomen
Qui s´démène
J´ai l´thorax
Qui s´désaxe
La poitrine
Qui s´débine
Les épaules
Qui se frôlent
J´ai les reins
Bien trop fins
Les boyaux
Bien trop gros
J´ai l´sternum
Qui s´dégomme
Et l´sacrum
C´est tout comme
J´ai l´nombril
Tout en vrille
Et l´coccyx
Qui s´dévisse

Ah! bon Dieu! qu´c´est embêtant
D´être toujours patraque,
Ah! bon Dieu! qu´c´est embêtant
Je n´suis pas bien portant.

Pour tâcher d´guérir au plus vite,
Un matin tout dernièrement
Je suis allé à la visite [rendre visite]
Voir le major du régiment.
[A un méd´cin très épatant.]
D´où souffrez-vous? qu´il m´a demandé.
C´est bien simpl´ que j´y ai répliqué.

J´ai la rate
Qui s´dilate
J´ai le foie
Qu´est pas droit
Et puis j´ai
Ajouté
Voyez-vous
C´n´est pas tout
J´ai les g´noux
Qui sont mous
J´ai l´fémur
Qu´est trop dur
J´ai les cuisses
Qui s´raidissent
Les guiboles
Qui flageolent
J´ai les ch´villes
Qui s´tortillent
Les rotules
Qui ondulent
Les tibias
Raplapla
Les mollets
Trop épais
Les orteils
Pas pareils
J´ai le cœur
En largeur
Les poumons
Tout en long
L´occiput
Qui chahute
J´ai les coudes
Qui s´dessoudent
J´ai les seins
Sous l´bassin
Et l´bassin
Qu´est pas sain

(Refrain)

Avec un´ charmant´ demoiselle
Je devais m´marier par amour.
Mais un soir comm´ j´étais près d´elle,
En train de lui faire la cour,
Me voyant troublé, ell´ me dit :
- Qu´avez vous? moi j´lui répondis :

J´ai la rate
Qui s´dilate
J´ai le foie
Qu´est pas droit
J´ai le ventre
Qui se rentre
J´ai l´pylore
Qui s´colore
J´ai l´gésier [gosier]
Anémié
L´estomac
Bien trop bas
Et les côtes
Bien trop hautes
J´ai les hanches
Qui s´démanchent
L´épigastre
Qui s´encastre
L´abdomen
Qui s´démène
J´ai l´thorax
Qui s´désaxe
La poitrine
Qui s´débine
Les épaules
Qui se frôlent
J´ai les reins
Bien trop fins
Les boyaux
Bien trop gros
J´ai l´sternum
Qui s´dégomme
Et l´sacrum
C´est tout comme
J´ai l´nombril
Tout en vrille
Et l´coccyx
Qui s´dévisse
Et puis j´ai
Ajouté
Voyez-vous
C´n´est pas tout
J´ai les g´noux
Qui sont mous
J´ai l´fémur
Qu´est trop dur
J´ai les cuisses
Qui s´raidissent
Les guiboles
Qui flageolent
J´ai les ch´villes
Qui s´tortillent
Les rotules
Qui ondulent
Les tibias
Raplapla
Les mollets
Trop épais
Les orteils
Pas pareils
J´ai le cœur
En largeur
Les poumons
Tout en long
L´occiput
Qui chahute
J´ai les coudes
Qui s´dessoudent
J´ai les seins
Sous l´bassin
Et l´bassin
Qu´est pas sain
En plus d´ça
J´vous l´cach´ pas
J´ai aussi
Quel souci!
La luette
Trop fluette
L´oesophage
Qui surnage
Les gencives
Qui dérivent
J´ai l´palais
Qu´est pas laid
Mais les dents
C´est navrant
J´ai les p´tites
Qui s´irritent
Et les grosses
Qui s´déchaussent
Les canines
S´ratatinent
Les molaires
S´font la paire
Dans les yeux
C´est pas mieux
J´ai le droit
Qu´est pas droit
Et le gauche
Qu´est bien moche
J´ai les cils
Qui s´défilent
Les sourcils
Qui s´épilent
J´ai l´menton
Qu´est trop long
Les artères
Trop pépères
J´ai le nez
Tout bouché
L´trou du cou
Qui s´découd
Et du coup
Voyez-vous
J´suis gêné
Pour parler
C´est vexant
Car maint´nant
J´suis forcé
D´m´arrêter.