al-Husayn ibn ‘Abd AllÄÂÂÂh, connu sous le nom de Avicenne (forme latinisée), était un philosophe, un écrivain, un médecin et un scientifique iranien. Il s\'intéressa à de nombreuses sciences, notamment l\'astronomie, l\'alchimie, la chimie et la psychologie. Il naquit le 7 août 980 à Afshéna, près de Boukhara, faisant partie de la province de Khorasan, en Perse, actuellement en Ouzbékistan, et mourut à Hamadan, en Iran, en juin 10371 .
Ses disciples l\'appelaient Cheikh el-Raïs, prince des savants, le plus grand des médecins, le Maître par excellence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Farabi).
Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porta un soin particulier à l\'étude d\'Aristote. Il s\'inscrit dans un mouvement général qui vit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l\'Empire Byzantin, comme en partie l\'Europe Occidentale où beaucoup de manuscrits grecs et romains étaient surtout connus par les copistes des monastères.
Avicenne était proche du chiisme ismaélien, le courant auquel appartenaient son père et son frère ; ainsi son autobiographie rapporte-t-elle leurs efforts pour entraîner son adhésion à la dawat ismaélienne. Toutefois, Avicenne appartenait au chiisme duodécimain.
Son appartenance ou non à l\'ismaélisme est donc controversée, et reste un débat actuel, portant sur l\'influence de cette branche de l\'islam. L\'ismaélisme comprend d\'importantes personnalités, telles que Abu Yaqoub Sejestani (xe siècle), Abu Hatim al Razi (mort en 933), Hamid Kermani (vers 1017), ou Nasir e Khosraw (entre 1072 et 1077) dont le travail a fortement influencé la pensée dans l\'Islam. Ainsi, la théorie des Dix Intelligences (voir plus bas), amorcée chez al-Farabi apparaît chez Hamid Kermani avant qu\'Avicenne ne se l\'approprie.
Le dessein personnel du philosophe trouve son achèvement dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. Cette œuvre disparut lors du sac d’Ispahan (1034), et il n\'en subsiste que quelques fragments.
Pendant plusieurs siècles, jusqu\'au xviie siècle, son Qanûn constitue le fondement de l\'enseignement en Europe où il détrône Galien, aussi bien qu\'en Asie.
On lui doit l\'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin, du myrobatan, etc.
Le Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb (« livre des lois médicales »), composé de 5 livres, est l\'œuvre médicale majeure d\'Avicenne.
Son Canon rencontra un grand succès, qui éclipsa les travaux antérieurs de Rhazès (850 - 926), d\'Haly-Abbas (930 - 994) et d\'Abu Al-Qasim (936 - 1013) et même ceux d\'Ibn-Al-Nafis (1210 - 1288) qui lui sont postérieurs. Les croisés du XIIe au xviie siècle ramenèrent en Europe Le Canon de la Médecine, qui influença la pratique et l\'enseignement de la médecine occidentale.