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schubert (franz) - la truite @(classique cordes)

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Le Quintette en la majeur, D. 667 « La Truite » est le seul quintette avec piano composé par Franz Schubert.

L'œuvre a été composée en 1819, alors que Schubert n'avait que 22 ans ; cependant, elle ne fut pas publiée avant 1829, soit un an après sa mort. L'effectif instrumental est original : il comporte un piano, un violon, un alto, un violoncelle et une contrebasse (et non pas un piano et un quatuor à cordes comprenant deux violons). Cependant, Schubert ne fut pas le premier à composer pour une telle formation, puisque Johann Nepomuk Hummel l'avait déjà retenue en 1802 pour son unique quintette avec piano.

La pièce est connue sous le nom « La Truite » car le quatrième mouvement est un thème varié sur un lied de Schubert, die Forelle (la truite), lui-même inspiré d'un texte de Schubart. Le quintette aurait été écrit pour Sylvester Paumgartner, un violoncelliste amateur, qui aurait suggéré à Schubert d'introduire des variations dans ce Lied1. On peut retrouver des variations sur des Lieder dans deux autres pièces de Schubert, La jeune fille et la mort, ou la fantaisie Wanderer.

Le sextuplet ascendant faisant partie de l'accompagnement est utilisé comme motif tout au long du quintette, et des variantes apparaissent dans chaque mouvement, à l'exception du Scherzo ; il est généralement introduit par le piano

Les cinq mouvements du quintette:
Allegro vivace en forme de sonate. Comme dans beaucoup d'œuvres classiques, le thème alterne entre tonique et dominante. Cependant, le langage harmonique de Schubert est plus coloré, et innovant : usage de médiante et sus-dominante. Ceci se confirme dès le début : au bout d'une dizaine de mesures, un changement de tonalité brusque a lieu du la majeur au fa majeur (soit au niveau de la sus-dominante). Le développement de la mélodie commence de la même manière avec modulation de mi majeur vers do majeur.
Andante en fa majeur. Le mouvement comporte deux parties symétriques, l'une étant transposée de l'autre, à l'exception de quelques détails, notamment pour permettre au mouvement de finir tel qu'il a commencé. Chacune de ces parties est l'enchaînement de trois thèmes, dont le second peut être considéré pour poignant. On remarque surtout, dans ce mouvement, l'harmonie tonale : La tonalité est modulée de demi-ton en demi-ton, de manière ascendante, de la manière (simplifiée) suivante : fa majeur, fa dièse mineur, sol majeur, la bémol majeur, la mineur, fa majeur. Une telle structure est très originale au regard de l'harmonique classique (Mozart, Beethoven).
Scherzo. Presto en la majeur.
Thema. Andantino - Variazioni I-V - Allegretto en ré majeur (sous-dominante). C'est un thème et variations. Les variations ne déforment pas le thème original, mais font varier la manière de le décorer, et se concentrent sur le changement de mode également. Dans les premières variations, le thème passe d'un instrument à un autre (le violoncelle et la contrebasse ont le thème ensemble, avec un ornement riche au piano, et en tierces à l'alto et au violon). Dans la 5e variation, qui suit la traditionnelle variation en mode mineur, Schubert innove, en modulant, non pas en tonique, mais en sus-dominante, pour revenir au thème principal, au début de la sixième variation. On peut retrouver cette structure dans l'impromptu en si bémol majeur, D935 nr. 3. La dernière variation est très ressemblante au Lied original, avec le même accompagnement au piano, sur un motif musical qui représente une truite faisant des apparitions à la surface de l'eau (notes montantes et descendantes).
Finale. Allegro giusto. Ce final est en deux parties symétriques, comme dans le second mouvement (mais le chromatisme original est absent cette fois-ci). Cette fois, la deuxième partie est l'exacte transposée de la première, à des changements d'octave près. Comme la première partie est répétée, on entendra le même motif trois fois au long du mouvement ; beaucoup d'auditeurs pourraient trouver ceci lassant. De ce fait, beaucoup d'interprètes choisissent de ne pas faire la répétition. L'harmonie est également très innovatrice : la première partie se termine en ré majeur (la sous-dominante), ce qui est contraire aux canons du classicisme, où l'on doit jouer sur l'alternance tonique - dominante (ou plus rarement, médiante et sus-dominante)