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haavikko

(taille reelle)
" Je suis en route vers un pays qui n'est pas un lieu"
("minä olen matkalla kohti seutua joka ei oie paikka"),
"je veux taire tout ce qui fait la langue"' ;
"je veux retourner là d'où je viens" ;
"je donne à voir la femme qui vous regarde les yeux ailleurs" ;
"tout est triste" ;
"Lorsque j'étais enfant, les hirondelles traversaient les carreaux cassés de la remise"
et, dit la femme : "Je voulais en finir ! me vider ! avorter !
Lorsque je me suis vu, moi qui suis un monde, moi cassée comme les carreaux" ;
"Fais que ce poème soit habitable en hiver" :..
"Voix à habiter, maison" ;
"Tout est rêve" ; "Je me déplais dans ce monde hors commerce" ;
"Viens te chauffer" ; "Le ciel est ténu, il ne tient pas et l'âme se détache".

Quel étrange texte, que l'auteur justifie par son désir d'écrire comme on parle, qui a contribué fortement à la renommée de ce créateur, et qui raconteen une sorte de transparence ahurissante, la problématique prénatale de Haavikko !
Chacun pressentira ou décryptera à sa guise, mais cela confère au texte une sorte de dimension tragique à échelle de mythe, dont les quelques extraits qui suivent ont force d'éclats.

Le Palais d'hiver figure parmi les oeuvres centrales de la littérature finlandaise des années cinquante. Très clairvoyant en matière de langage dont il s'attache à forger une métaréalité, Haavikko présente id une partition en neuf mouvements ou, comme l'explique un poème, "une pièce de théâtre où les années ne font qu'une ligne, soudain la pièce commence". Cette fusion du passé, du présent, de la scène, du livret d'opéra véhicule assurément une énergie originale, demeurée étonnamment présente, trois décennies après sa première publication.