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En vacances à Vargèse, une station savoyarde imaginaire, avec le capitaine Haddock et le professeur Tournesol, Tintin apprend par le journal une catastrophe aérienne au Tibet. Le soir même au cours d’une partie d’échecs avec le capitaine, Tintin s’endort et fait un rêve où il voit son vieil ami Tchang, seul dans la neige, l’appelant au secours. Le lendemain, Tintin reçoit justement une lettre de Tchang, qui lui annonce sa prochaine visite. Il se rend compte que ce dernier était justement dans l’avion qui s’est écrasé en Himalaya dans le massif du Gosainthan.
Tintin repense alors à son rêve dans lequel il voit un message. Il met alors en doute la mort de son ami et, voulant en avoir le cœur net, décide de se rendre au Népal.

Tintin au Tibet (Les Aventures de Tintin : Tintin au Tibet, Hergé, 1960, Belgique) est le 20e album de bande dessinée des Aventures de Tintin.
Lorsque l’on aborde Tintin au Tibet, il paraît inévitable d’évoquer le conflit dramatique, un conflit intérieur qui perturbait le dessinateur. Il évoque lui-même cette période de son existence. Hergé a en effet sollicité l’aide d’un psychanalyste, le professeur Ricklyn de Zurich, élève de Jung. L’auteur traversait une crise morale assez grave causée essentiellement par un conflit sentimental, il aimait une autre femme que son épouse avec qui la vie ne lui semblait plus possible.
Dès lors, lors de ses entretiens avec le professeur, Hergé a raconté ses rêves qu'il faisait alors, des rêves de blanc, tout de blanc – ce qui apparaît d’ailleurs dans Tintin au Tibet. Le conseil du professeur a été principalement d’arrêter temporairement le travail afin de tuer « le démon de la pureté », indication contournée par Hergé qui termina son ouvrage malgré tout.
Ce faisant, cet album, achevé non sans mal, constitue la meilleure des réponses à cette crise à laquelle Hergé se trouvait confronté. Il apporte dans ce volume le plus intime de lui-même : c’est sans doute ce qui apporte à cette histoire, cette identité, ce ton si particulier qui rend cette œuvre si réelle.