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notre-dame
Succédant aux romans historiques de Walter Scott, Notre-Dame de Paris est l’un des romans phares du romantisme, Hugo ayant mis en scène dans cette œuvre Moyen-Âge et gothique. Malgré une tendance de l’écrivain à user et abuser des descriptions et des références historiques, malgré un étalage de connaissances dans lequel Hugo finit par s’enliser, le récit qui émerge de cette ensemble parfois « couleur locale » à outrance a fait de Notre-Dame de Paris l’un des romans les plus célèbres de Victor Hugo et a donné lieu à de nombreuses adaptations.

Le roman retrace la destinée tragique d’une jeune bohémienne, Esméralda, victime de la passion qu’elle inspire à un archidiacre et de l’amour qu’elle éprouve pour le jeune Phoebus, capitaine séduisant cependant aussi peu généreux qu’il n’est intelligent. Agée de seize ans, enlevée à sa mère et élevée parmi les brigands de la Cour des Miracles, Esmeralda succombe ainsi au charme du capitaine, peu avant d’épouser le poète Gringoire pour lui éviter la potence, selon une tradition de son peuple qui veut que tout condamné à mort à la Cour des Miracles peut être sauvé par l’amour d’une belle. Malheureusement pour la jeune fille, qui attend tout du jeune Phoebus sans savoir qu’il est déjà fiancé, l’archidiacre Claude Frollo s’éprend de la bohémienne et décide de la conduire à la potence si elle refuse de se donner à lui. Condamnée pour sorcellerie, Esmeralda est sauvée par Quasimodo, sonneur de cloches de Notre-Dame qui l’arrache à ses bourreaux en la recueillant dans l’église, terre d’asile par excellence. Malheureusement pour la jeune fille, une révolte des brigands visant Notre-Dame conduit le roi Louis XI à décider de violer le droit d’asile pour la conduire au gibet. Sauvée un instant par Frollo, Esmeralda lui doit finalement sa perte, ayant refusé une dernière fois ses avances ; l’archidiacre confie alors la bohémienne à une recluse haïssant les Egyptiens, puis s’en va à la rencontre des officiers afin de les conduire jusqu’à leur proie. La jeune bohémienne, après quelques péripéties, finit par être exécutée, comme l’annonce depuis le commencement ce récit dont la fin est inévitablement tragique. Quasimodo, découvrant la culpabilité de l’archidiacre, précipite celui-ci du haut des tours de Notre-Dame, puis s’en va retrouver le corps inanimé d’Esmeralda pour mourir auprès d’elle.



Ecrivain majeur du XIXe siècle et chef de file du romantisme, Victor Hugo est non seulement un auteur ayant marqué la poésie, le roman et le théâtre, mais encore un homme engagé, connu pour sa reconversion politique, son implication sociale et sa lutte sans relâche contre Napoléon III. Hugo est aussi un ambitieux, qui écrit à l’â ge de quatorze ans : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». Personnage assez médiocre sur le plan personnel, l’écrivain est orgueilleux à outrance, d’où la célèbre expression de l’intéressé : « Ego Hugo ».
Catholique et monarchiste à l’origine, Victor Hugo se tourne progressivement vers une pensée sociale qui se retrouve dans chacune de ses œuvres, où il met en avant des problèmes d’actualité : Notre-Dame de Paris pose ainsi la question de savoir si le peuple a le droit à la parole devant un roi tout-puissant et une justice bâtarde, mais l’on peut également citer Les Misérables et Le Dernier Jour d’un Condamné, terribles témoignages de l’injustice sociale.
Censuré à plusieurs reprises, Victor Hugo connaît toutefois un succès croissant et entre à l’Académie française en 1841. Malgré tout, son désenchantement suite au coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte le conduit à l’exil. S’ensuit alors une nouvelle période productive pour l’auteur qui rédige en particulier Les Châtiments, véritable pamphlet dans lequel « Napoléon le Petit » est vilipendé par « Hugo le Grand », comme le résume si bien l’empereur lui-même. De retour en France, Hugo est élu député et nourrit de nombreux projets de réformes sociales, qu’il doit vite abandonner devant le conservatisme de ses pairs. Cependant, lorsque Hugo meurt, le corbillard des pauvres qu’il a exigé est suivi par une foule immense venue dire un dernier adieu à l’un des hommes les plus marquants du XIXe.