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Confucius (chinois : ć怫ć ; en pinyin : KÇngfĆ«zÇ, Wade-Giles: K'ung-fu-tzu) ou bien (chinois : ćć ; en pinyin : KÇngzÇ), nĂ© le 28 septembre 551 av. J.-C. Ă Zou (éŹ) et mort le 11 mai 479 av. J.-C. Ă Qufu (æČé), est le personnage historique ayant le plus marquĂ© la civilisation chinoise. ConsidĂ©rĂ© comme le premier « éducateur » de la Chine, son enseignement a donnĂ© naissance au confucianisme, une doctrine politique et sociale qui a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en "religion d'Ătat" dĂšs la dynastie Han et qui ne fut officiellement bannie qu'au dĂ©but du xxe siĂšcle. NĂ© Ă Zou (éŹ) prĂšs de Qufu (æČé) dans lâactuelle province du Shandong, il est gĂ©nĂ©ralement appelĂ© KÇngzÇ (ćć) ou KÇng FĆ«zÇ (ć怫ć) par les Chinois, ce qui signifie « MaĂźtre Kong » et qui a Ă©tĂ© latinisĂ© en "Confucius" par les JĂ©suites.
Confucius, dit-on, vit le jour le 28 septembre 551 avant notre Ăšre, Ă Zou (éŹ), non loin de la ville de Qufu (æČé), pays de Lu, actuelle province de Shandong. Son «Zi», c'est-Ă -dire son prĂ©nom Ă©tait ZhĂČng NĂ (ä»Čć°Œ) et son nom personnel KÇng QiĆ« (ćäž). Sa mĂšre, Zheng Zai est allĂ©e prier sur le mont QiĆ« (äž) et pour cette raison, elle l'appela QiĆ«. Les historiens chinois, depuis deux mille ans, parlent de ce temps trĂšs ancien comme Ă©tant celui des « Printemps et des automnes » (æ„ç§). Ils font ainsi rĂ©fĂ©rence Ă une chronique racontant ce qui advint, entre 771 et 481 avant J.-C. prĂ©cisĂ©ment dans cette rĂ©gion que l'on nommait alors le pays de Lu.
Selon la tradition, son pĂšre, Shu Liang He (ćæąçŽ) Ă©tait le descendant de Yi Yin (äŒć°č) premier ministre de Cheng Tang (æčŻ) fondateur de la dynastie Shang (ć). Il gouverna la principautĂ© de Lu éČ (dans le sud-est de lâactuelle Shandong). Ă 65 ans, ce dernier Ă©pousa en secondes noces, une fille de 15 ans (Zheng Zai). Il mourut alors que Confucius nâavait que trois ans, laissant sa famille dans la pauvretĂ©. DĂšs lâĂąge de dix-sept ans, grĂące Ă un goĂ»t prĂ©coce pour les livres et les rites, Confucius serait devenu prĂ©cepteur. Il se maria Ă dix-neuf ans et Ă vingt ans il eut son premier fils. Il a eu trois enfants (un fils, Kong Li (ćéŻ), et deux filles). Pour vivre, il effectuait probablement des tĂąches administratives pour le chef de province. La lĂ©gende veut quâil aurait rencontrĂ© Lao Zi (èć) en allant consulter des annales, et quâil en aurait Ă©tĂ© si fortement impressionnĂ©, quâil nâaurait plus parlĂ© pendant trois jours ou un mois.
AprĂšs la mort de sa mĂšre en -527, il enseigna sa connaissance des textes anciens au petit groupe de disciples qui le suivait. AprĂšs quelques emplois subalternes Ă la cour de son prince, il devint alors le Grand Ministre de la Justice de Lu. Ensuite survint l'incident des danseuses, que Confucius dĂ©plora longtemps aprĂšs avoir quittĂ© son prince. En raison de cet incident, il dĂ©cida de quitter son poste de Ministre et en -496 partit pour quatorze annĂ©es dâerrance, Ă la recherche dâun souverain capable de lâĂ©couter. Il rentra dĂ©finitivement Ă Lu pour se consacrer jusquâĂ sa mort, le 11 mai -479, Ă lâenseignement et Ă la compilation de textes anciens.
Yang Huo â tyran qui vivait en ce temps â Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă rencontrer Confucius ; aussi dĂ©cida-t-il de lui envoyer un cadeau au moment oĂč Confucius n'Ă©tait pas chez lui. D'aprĂšs la tradition, un lettrĂ© qui n'est pas chez lui et qui reçoit un cadeau d'un seigneur, doit aller chez ledit seigneur Ă pied le remercier de ses bonnes grĂąces. Or, Confucius s'est rĂ©solu Ă ne pas le voir, estimant qu'il s'agit d'un piĂšge tendu par cet homme fourbe et cruel. Aussi, il dĂ©cide d'aller le remercier au moment oĂč il n'est pas chez lui, pour ne pas le voir. Cependant Yang Huo anticipe la manoeuvre et prend les devants, tant et si bien, que les deux se rencontrent sur le chemin. Quand il voit Yang Hou, il rĂ©alise qu'il est bel et bien piĂ©gĂ©. Sa vivacitĂ© d'esprit le sort de cette mauvaise situation. Yang Hou voulait en fait solliciter Confucius Ă exercer des charges dans son pseudo-gouvernement, dans le but ultime de semer le trouble dans le gouvernement lĂ©gitime du prince Ting.
Il est possible de comprendre les enjeux et la teneur de la pensée de Confucius en lisant les Entretiens, livre dans lequel on voit le Maßtre vivre et discuter des problÚmes de son temps avec ses disciples.
Bien quâil nâait jamais dĂ©veloppĂ© sa pensĂ©e de façon thĂ©orique, on peut dessiner Ă grands traits ce quâĂ©taient ses principales prĂ©occupations et les solutions quâil prĂ©conisait. Partant du constat quâil nâest pas possible de vivre avec les oiseaux et les bĂȘtes sauvages, et quâil faut donc vivre en bonne sociĂ©tĂ© avec ses semblables, Confucius tisse un rĂ©seau de valeurs dont le but est lâharmonie des relations humaines. En son temps, la Chine Ă©tait divisĂ©e en royaumes indĂ©pendants et belliqueux, les luttes pour lâhĂ©gĂ©monie rendaient la situation instable et lâancienne dynastie des Zhou avait perdu le rĂŽle unificateur et pacificateur que lui confĂ©rait le mandat du Ciel. Confucius voulait donc restaurer ce mandat du Ciel qui confĂ©rait le pouvoir et lâefficacitĂ© Ă lâempereur vertueux. Cependant, bien quâil affirme ne rien inventer et se contenter de transmettre la sagesse ancienne, Confucius a interprĂ©tĂ© les anciennes institutions selon ses aspirations, il a semĂ© les graines de ce que certains auteurs appellent l'« humanisme chinois ».
Mettant lâhomme au centre de ses prĂ©occupations et refusant de parler des esprits ou de la mort, Confucius nâa pas fondĂ© de religion au sens occidental du terme, mĂȘme si un culte lui a Ă©tĂ© dĂ©diĂ© par la suite. Cherchant Ă fonder une morale positive, structurĂ©e par les « rites » et vivifiĂ©e par la « sincĂ©rité », mettant lâaccent sur lâĂ©tude et la rectitude, Confucius reprĂ©sente pour les Chinois dâavant la RĂ©volution lâĂ©ducateur par excellence, mais la lecture attentive des Entretiens montre quâil nâa pas voulu sâĂ©riger en maĂźtre Ă penser, et quâau contraire il voulait dĂ©velopper chez ses disciples lâesprit critique et la rĂ©flexion personnelle : « Je lĂšve un coin du voile, si lâĂ©tudiant ne peut dĂ©couvrir les trois autres, tant pis pour lui. »
Un apport trĂšs important, et rĂ©volutionnaire en quelque sorte, de Confucius, est Ă chercher dans la notion de « Junzi » (« gentilhomme ») qui, avant lui, dĂ©notait une noblesse de sang et dont il a modifiĂ© le sens pour le transformer en noblesse du cĆur, un peu comme le mot anglais gentleman. Son enseignement, bien que principalement orientĂ© vers la formation de futurs hommes de pouvoir, Ă©tait ouvert Ă tous, pas seulement aux fils de princes. On peut faire remonter Ă cette impulsion de dĂ©part la longue tradition des examens impĂ©riaux, chargĂ©s de pourvoir lâĂtat en hommes intĂšgres et cultivĂ©s, que le plus humble paysan pouvait (en thĂ©orie) tenter. Bien que cette institution « mĂ©ritocratique » ait subi diffĂ©rents avatars et distorsions, elle a certainement jouĂ© un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la pĂ©rennitĂ© de la culture chinoise et dans la relative stabilitĂ© de lâEmpire CĂ©leste pendant deux millĂ©naires.
Selon Confucius, la soumission au pĂšre et au prince va de soi et garantit la cohĂ©sion des familles et du pays, mais elle sâaccompagne dâun devoir de (respectueuses) remontrances si le pĂšre ou le prince vont dans la mauvaise direction. De trĂšs nombreux lettrĂ©s chinois, se rĂ©clamant Ă juste titre de lâenseignement de leur MaĂźtre, ont pĂ©ri ou Ă©tĂ© bannis, pour avoir osĂ© critiquer lâempereur quand celui-ci, sous lâemprise dâune clique du harem ou de prĂȘtres taoĂŻstes, ne prenait plus soin de son peuple et laissait le pays sombrer dans la famine ou la guerre civile.
La postĂ©ritĂ© de Confucius, en Chine et en ExtrĂȘme-Orient, ne saurait ĂȘtre sur-Ă©valuĂ©e. Ses commentateurs et ses continuateurs proches comme Mencius et Xun Zi ont formĂ© un corps de doctrine, appelĂ© Confucianisme, choisi comme philosophie dâĂtat en Chine pendant la dynastie Han. JusquâĂ la fin de lâEmpire, en 1911, le systĂšme des examens, basĂ© sur le corpus confucĂ©en, est restĂ© en vigueur. Certains analystes, chinois ou occidentaux, pensent que lâinfluence du Confucianisme est toujours prĂ©pondĂ©rante Ă lâĂ©poque actuelle. La CorĂ©e du Sud (cf. art. I I) et Singapour, se rĂ©clament toujours de cette doctrine politique (2007).
Cette continuitĂ© apparente du Confucianisme en Chine, ne doit cependant pas cacher les constants renouvellements, suivis de retours aux sources ou dâĂ©clipses temporaires, qui ont animĂ© lâhistoire de la pensĂ©e chinoise. Ainsi le renouveau du Confucianisme, instaurĂ© par Zhu Xi pendant la dynastie Song, aprĂšs une relative mise en retrait durant la dynastie des Tang, a intĂ©grĂ© les apports anciens de la pensĂ©e taoĂŻste et les apports plus rĂ©cents du Bouddhisme en une orthodoxie, restĂ©e relativement incontestĂ©e depuis lors. Il aura fallu attendre la fondation de la RĂ©publique de Chine pour que lâenseignement des Quatre Livres et des Cinq Classiques confucĂ©ens ne soit plus obligatoire:
Les Quatre Livres (ćæž SĂŹ shĆ«) sont
Les Cinq Classiques (äșç¶ WÇ jÄ«ng) sont