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P1030786 picasso - deux femmes courant sur la plage Dinard 1922



P1030786 picasso - deux femmes courant sur la plage Dinard 1922
(taille reelle)
Pablo PICASSO - deux femmes courant sur la plage (1922)
Dans les années 1920, sur les plages de Dinard, les femmes se dévoilent davantage. Les corps exultent et subjuguent Pablo Picasso. C'est l'épouse du peintre, Olga Picasso, qui décide de passer l'été à Dinard plutôt que sur la Riviera. Le climat y serait plus propice à leur fils Paulo. Le couple loue donc en 1922 la villa Beauregard, avenue Georges-V, avec vue sur la baie du Prieuré. Ils loueront six ans plus tard la villa Les Roches, devant la plage de Saint-Enogat et viendront une dernière fois à Dinard en 1929.

Sur place, le maître commence par faire des croquis figuratifs de son environnement : maison, famille, quartier... Il prend ses marques. Mais c'est sur la plage que son génie éclate. Lors de son premier séjour, il peint plus d'une trentaine de tableaux des Baigneuses dont les formes abstraites sont, pour l'époque, une révolution.
Il peint également cette année-là Deux Femmes courant sur la plage dont la vitalité et la sensualité ne sont pas sans évoquer une photo de deux femmes prise à cette époque sur la plage de l'Écluse (photo ci-contre).

Formes géométriques

Cette représentation altière et libérée de la femme a un énorme retentissement et on lui demande de peindre un visuel agrandi du tableau pour servir de rideau de scène au ballet-opérette de Diaghilev, Le Train bleu, en 1924. Le livret est signé Jean Cocteau et les costumes, Coco Chanel.

Lors de son second et troisième séjour, Picasso utilise davantage des formes géométriques pour ses scènes de plage. De cette période naîtront Les Baigneuses jouant au ballon, Baigneuse ouvrant une cabine, Baigneuses sur la plage... Toute une série de tableaux où l'anatomie semble bouffonne mais évoque, là encore, la libération des corps et la sensualité des femmes. Sensualité dont La Femme étendue sur la plage (août 1929) est l'une des plus belles expressions. D'ailleurs, en 1928, le peintre rejoint sa jeune maîtresse, Marie-Thérèse Walter, dans les cabines de bain de la plage de l'Écluse.

Il est amusant de songer qu'en allant sur les plages de Saint-Enogat, de la baie du Prieuré ou de l'Écluse, nous foulons sans le savoir un Picasso. Il aimait en effet esquisser sur le sable les sujets de ses futurs tableaux...

Source : Henri Fermin.