1989-12-22 iliescu rencerse le dictateur ceaucescu
Secrétaire régional du Parti communiste roumain puis membre du Comité central du Parti, il est écarté par Ceaușescu sous le prétexte de sa supposée incompétence. Dans les années 1980, il dirige une maison d'édition du Parti et se trouve marginalisé, sans pour autant être inquiété physiquement. Il semblerait qu'à partir de 1987-88, il ait commencé à constituer un réseau clandestin informel de « gorbatcheviens », formé par des cadres du Parti communiste mécontents et inquiets de la dérive du régime.
En décembre 1989, il parvient à se mettre sur le devant de la scène dès les premiers jours chaotiques de la Révolution qui renverse Nicolae Ceaușescu, et sa position de chef est reconnue rapidement par le petit cercle des meneurs révolutionnaires.
En tant que chef des autorités provisoires, il déclare souhaiter pour la Roumanie un avenir de démocratie originale toujours dans la mouvance de l'Union soviétique. Ces déclarations sont interprétées comme suggérant l'adoption de réformes du style perestroïka plutôt que le remplacement complet des institutions existantes. Il souhaite, apparemment au début, orienter le système politique vers une version de « socialisme humain » à la manière de Gorbatchev. Mais la chute de ce dernier et de l'Union soviétique et l'apparition des partis politiques roumains libéral (Parti national libéral) et conservateur (Parti national paysan) rendent son projet caduc.
Il y a encore de nombreux mystères sur son vrai rôle dans la Révolution (il a fait récemment l'objet d'une enquête sur son implication dans la mort du prétendu millier de victimes de ces jours violents). Il reste de fait un des grands bénéficiaires de celle-ci, en ayant profité habilement du chaos pour consolider son pouvoir. Pendant le régime communiste, un des plus durs de l'Europe de l'Est, sinon le plus dur, faisant partie de la nomenklatura, il aurait envoyé dans le système pénitentiaire roumain des milliers de personnes considérées comme opposants au régime.
Le Front de salut national (FSN, Frontul Salvării Naționale) est au départ prévu pour organiser les élections législatives libres du 20 mai 1990, et doit se dissoudre après celles-ci. Mais lors de ces élections, il remporte plus de 85% des suffrages.